samedi 30 décembre 2006

Claude VILLERS














Bibliographie


  • Au Nord du monde : à bord de l'express côtier norvégien, Denoël, 2005
  • Parole de rêveur - Quarante ans de radio, Le Pré aux Clercs, 2004
  • La France paysanne, Scala, 2001
  • Tous les jours dimanche, entretiens avec Robert Doisneau, Hors collection, 2001
  • Amours… : histoires simples, avec Christian Clères, Le Pré aux Clercs, 2001
  • Francis Blanche, le tonton flingué, Denoël, 2000
  • La France à toute vapeur, avec Patrick Delance, éd. du Chêne, 1999
  • Châteaux en Amérique, avec Catherine Cabrol, éd. Glénat, 1998
  • Marchand d'histoires 6: Les Écrivains du rêve, en collab. avec Christian Clères et Renaud Alberny, Le Pré aux Clercs, 1998
  • Marchands d'histoires 5 : Dans le secret des grands écrivains, en collab. avec Christian Clères et Renaud Alberny, 1997
  • France : un rêve de géant, avec Christian Clères, Glénat, 1996
  • La France paysanne, avec Jean-Bernard Naudin, Scala, 1996. Rééd. 2001
  • Marchands d'histoires 4: Les Voyageurs du rêve, en collab. avec Christian Clères et Renaud Alberny, Le Pré aux Clercs, 1996, et Pocket 1999
  • Marchands d'histoires 3 : Les grandes stars du cinéma, en collab. avec Christian Clères et Renaud Alberny, Les Presses de la Cité, 1995, et Pocket 1997
  • Claude Villers raconte les grandes stars du cinéma, éd. Hors Collection, 1994
  • Marchands d'histoires 2 : Les grands aventuriers, en collab. avec Christian Clères et Renaud Alberny, éd. Hors Collection, 1994, et Pocket 1996
  • Marchands d'histoires 1 : Les grands voyageurs, en collab. avec Christian Clères et Renaud Alberny, Presses de la Cité, 1993 et Pocket 1995
  • Le Vrai-faux journal, ill. de Dollone, Les Presses de la Cité, 1991
  • Le Cœur gros, traîté de grossitude, avec Jean-Jacques Bernard, Les Presses de la Cité, 1990
  • Normandie, la vie à bord du paquebot, éd. Hersher-Flammarion
  • Les Pensées de Francis Blanche, éd. du Cherche-MidiLa Route de l'or, récits, éd. Jean-Claude Simoen

Claude Villers, Claude Marx de son vrai nom, est un écrivain, journaliste, producteur, animateur de radio, voyageur (passionné de trains, de paquebots, etc.) français né le 22 juillet 1944 à Everly (Seine-et-Marne).Fils d'ouvrier massicotier, Claude Villers s'enfuit de son Pas-de-Calais natal très jeune et fait mille métiers : employé de banque, catcheur de foire (1959), avant d'obtenir sa carte de journaliste à 18 ans. Il est alors le plus jeune journaliste de France.Il fait ses débuts en 1961 dans la presse écrite notamment à Paris-Jour, Radio-Télé Magazine, La Presse, La Vie Parisienne. Il commence à travailler à la radio en 1962, avant d'arriver à l'ORTF en 1964, où il a participé à la création du Pop-Club avec José Artur, émission dans laquelle ils ont amené la « musique de sauvages » à l'antenne. Il a également été correspondant à New York et a produit de nombreuses émissions. Il a couvert le festival de Woodstock, malgré l'opposition de sa hiérarchie.Entre 1972 et 1989, il produit et présente des émissions, réalise des documentaires et des films pour de grandes chaînes de télévision.Il a écrit des scénarios de films.En 1997 et 1998, il est président d'honneur des 13e et 14e Salon du Livre maritime à Concarneau.Claude Villers est à la retraite depuis le 27 juin 2004.Il publie son autobiographie radiophonique Parole de rêveur - Quarante ans de radio au Pré aux Clercs en 2004.« J’ai une voiture, mais je ne m’en sers que pour acheter mon journal et mon pain. Le reste du temps, je circule en train. C’est bien, le train : je m’assois et un autre conduit. J’ai mon chauffeur. » Claude Villers, interviewé par Caroline Constant, l'Humanité, 4 octobre 2004.

Villers à bord de l’Express côtier norvégienDans un livre épatant et dépaysant, Au nord du monde, paru récemment aux éditions Denoël, Claude Villers raconte sa dernière expédition hivernale à bord de l’express côtier norvégien Hurtigruten. A la retraite depuis un an, l’ancien animateur de radio se consacre maintenant à sa passion : le voyage et les paquebots.25/11/2005 :: Depuis le XIXe siècle, les navires de Hurtigruten relient Bergen au point le plus septentrional de la Norvège, visiClaude tant quotidiennement les villes et villages de pêcheurs oubliés, doublant le cercle polaire, contournant le redoutable cap Nord pour rejoindre Kirkenes à la frontière russe. Plus de 4000 kilomètres aller-retour en 11 jours et 34 escales.Claude Villers affirme avoir choisi pour écrire son livre «l’un des plus vieux bateaux de la ligne, un prolétaire de l’océan». Il était quasiment seul sur le bateau, puisqu’il avait délibérément opté pour la période la plus rude de l’hiver. Mais, selon lui, il y avait des compensations : «les aurores boréales, les pluies d’étoiles, la lune de midi...» Or, il existe aussi des navires beaucoup plus confortable sur cette ligne, avec piscine, sauna, jacuzzi...Sur deux cents pages, les mots de Claude Villers, son émotion, ses coups de cœur, filent à la vitesse du Gulf Stream, cet «accélérateur naturel». Depuis qu’il parcourt le monde, l’écrivain s’est construit une philosophie : «Je ne suis pas un consommateur de voyages, mais un amateur». Dans ce récit de voyage, on retrouve son humour et ses humeurs, ses références de cinéphile et ses lectures d’enfant.

Sources : L’Est républicain et l’Express

Villers, tu exagères !

A soixante ans, Claude Villers a peur d'être vieux. Alors il tire sa révérence à ses auditeurs de France Inter cette année, le 27 juin 2004, après quarante années de loyaux services et de flagrants délires. Vous connaissez la tour centrale de la Maison de la Radio, qui contient les archives et les antennes satellitaires de Radio France ? C'était Villers. Il s'en va, elle tremble et on a dû l'évacuer. Si, si. Plus sérieusement, si l'on peut dire en parlant de ce « serial joker », la vie paraît trop courte à ce grand amoureux de la vie, intronisé compagnon de maintes confréries, dans tout ce qui peut se boire, se manger, se fumer sur cette terre et surtout dans l'hexagone chéri... Une maison l'attend au milieu des vignes, dit-il.Il va nous manquer, ce découvreur de talents et de merveilles, ce comédien polymorphe, cet adorateur de la mer au long cours et des côtes de Graves.Qui, maintenant, pour nous écrire « du plus lointain de ses rêves », pour juger l'absurdité du monde en « Tribunal des Flagrants Délires », assis sur son siège de « Massif Central », en « Robe Austère de la Justice » avec Desproges...Qui pour se faire le tour des Etats Unis en train ou le tour des belles (îles) polynésiennes aux frais de la princesse ?Claude Villers s'en va, et avant de partir, il nous livre ce vingtième tour de globe. Celui de sa vie, qui ressemble au Who's Who en plus noble. Il y est question d'amitié, d'amour, de félonie, de résistance et de grosse rigolade. Consolons-nous, le mot « retraite » lui va comme la soutane de l'enfant de choeur qu'il fut dans le Ch'Nord : çà n'aura qu'un temps ! A bientôt au bout du monde...

Annie DAVID

Les flagrants délires de Claude Villers Entretien.

L’homme de radio, quarante ans de carrière, journaliste jubilatoire, raconte sa passion des voyages, avec une formidable gourmandise de la vie. Il est l’invité du Café des Amis de l’Huma, le 6 octobre.Claude Villers est à la retraite depuis le 27 juin 2004. Ce jour-là, dans son émission Je vous écris du plus lointain de mes rêves, il a conversé avec Jean Ferrat, au cours d’une balade en Ardèche. Avant de saluer les auditeurs de France-Inter. « Ce n’est pas la fin du voyage ni la fin des rêves. C’est la grâce que je vous souhaite », a-t-il lancé, de sa voix aux accents chaleureux, à ses auditeurs. Depuis, le monsieur sillonne le monde, s’amuse au gré des rencontres, organisées ou non. Son dernier ouvrage, Parole de rêveur, 40 ans de radio, est sorti en juin aux Éditions du Pré aux Clercs. Entretien.Vous êtes un amoureux des voyages, et vous donnez rendez-vous à la gare de Lyon, au Train bleu, avec vue sur les trains... Un hasard ? Claude Villers. J’ai une voiture, mais je ne m’en sers que pour acheter mon journal et mon pain. Le reste du temps, je circule en train. C’est bien, le train : je m’assois et un autre conduit. J’ai mon chauffeur. Les voyages ne consistent pas seulement à être transportés. J’aime ce bar, et pourtant, l’atmosphère a bien changé : quand j’ai commencé, les locomotives à vapeur étaient encore en service. Par les vasistas, on sentait l’odeur de la fumée. Quand on mangeait, on voyait les voies, et même les locos. Elles respiraient. Et on se disait : « Tout à l’heure, on va prendre ce train de nuit. » Maintenant, tout va beaucoup plus de vite : en trois heures, vous êtes à la gare Saint-Charles. À mes - débuts, pour aller au Festival de Cannes, par exemple, il - fallait la nuit. On prenait un wagon-lit. C’était l’époque où les journaux marchaient bien (rires). On dînait au wagon-restaurant, on se couchait après, et le lendemain matin le steward amenait le petit déjeuner. C’était un vrai voyage. La première fois que je suis allé à Londres, j’y suis allé en train. C’était ce qu’on appelait la malle de nuit. On prenait le train à 9 heures, le soir à la gare Montparnasse, le train nous emmenait jusqu’à Dunkerque, nous dînions, et arrivés à Dunkerque, les wagons étaient chargés sur un ferry pendant que nous dormions. Le lendemain matin, quand nous nous réveillions pour le breakfast, nous roulions dans la campagne anglaise... C’était quand même formidable, un vrai voyage.Avec le sentiment de partir, d’arriver... Claude Villers. Oui... On retrouve ce temps postal sur les bateaux, et je les aime pour cette raison. Pour l’avion, il faut bien le dire, tous les aéroports se ressemblent, surtout maintenant avec les mesures de sécurité. Et vous perdez beaucoup de temps à attendre dans ces lieux impersonnels. Pour moi, un voyage, ce n’est pas seulement le temps mis pour aller d’un point à un autre. C’est aussi tout ce qu’il y a avant, et après : avant, vous appréhendez ce que vous allez faire, après, vous vous souvenez de ce que vous avez fait. La vitesse modifie le rapport aux trains. Je prends le train au moins une fois par semaine, pour aller chez moi, à Bordeaux. Dans le TGV, je sors mes journaux, ou un livre, et je ne regarde pas du tout par la fenêtre. Alors que dans le TER, je regarde. Ce sont toujours les mêmes vignes, les mêmes maisons. Le train va alors à une allure humaine, on peut observer le paysage. Même si la vitesse est très pratique.Je continue à aimer les voyages, même si je trouve aujourd’hui que les pays se ressemblent. Vous avez les mêmes magasins partout, déjà. Aujourd’hui, ce n’est plus la même magie.Vous avez beaucoup voyagé pendant vos quarante ans de carrière, pourquoi arrêter maintenant ? Claude Villers. J’ai débuté très jeune dans ce métier. Et j’étais content que des « vieux » me laissent leur place. J’ai eu ma carte de presse à dix-sept ans et demi ; à l’époque, pour moi, un type qui avait soixante berges, il était terriblement âgé. J’ai choisi de faire ce métier, je l’ai fait, j’en ai vécu. Il est normal que je cède la place à mon tour. Dans votre livre, et en vous écoutant, vous donnez l’impression de prendre une extrême jubilation à faire ce métier...Claude Villers. J’ai voulu devenir journaliste à onze ans. Je ne savais ce qu’était exactement ce métier. Personne ne pratiquait ce genre de profession dans ma famille. J’ai réalisé mon rêve alors que j’étais encore adolescent. Et je l’ai fait toute ma vie, ce métier. J’ai toujours eu plein de curiosités. Mes émissions, je les ai assurées deux saisons, ou plus, parce que d’autres envies naissaient : c’est le cas du Tribunal des flagrants délires, ou encore de Marche ou rêve, mon émission préférée. J’ai fait des émissions à partir d’interviews, de caricature, de - reportages...Aujourd’hui, étant donné que j’ai eu des problèmes de santé, je préfère me consacrer à d’autres activités. C’est lourd une émission de radio. L’antenne, c’est la partie - immergée de notre travail. Avant, il faut gérer la préparation, mais aussi votre équipe, avec les assistants, les techniciens : ça fait du monde. Si je n’avais pas eu mes problèmes de santé, j’aurais sans doute continué encore. Mais j’avais aussi des tas de désirs. Une émission quotidienne ou hebdomadaire de radio ne me laissait pas le loisir de les concrétiser. J’aime toujours voyager. Dans ce métier, malheureusement, on voyage de moins en moins. Moi, j’ai eu la chance de voyager aux frais de la princesse. Mon père était ouvrier, et jamais je n’aurais pu faire ces voyages si j’avais dû payer de ma poche. Je m’intéresse beaucoup aux voyages, et il se trouve qu’on me demande de venir en causer. Ça ne me fait pas gagner ma vie, mais en contrepartie, j’ai une belle cabine, je fais un bon voyage, et je raconte des histoires... J’écris des articles, des bouquins, je participe à des conférences, aux Amis de l’Huma. J’ai refusé la Légion d’honneur, mais je suis - chevalier de la langoustine, hospitalier de Pomerol, là, je vais être intronisé dans la garbure, dans les agneaux de Pauillac... (rires). Vous êtes un marchand d’histoires...Claude Villers. C’est ma grand-mère qui m’appelait ainsi. Ce qui fait voyager, avant tout, ce sont les mots. Dès que j’ai su lire, j’ai voyagé, sans quitter ma chambre ou le tapis de la salle à manger. En lisant Jules Verne, les classiques de la bibliothèque Verte ou Rouge et Or, ou encore les illustrés. Les mots peuvent vous emporter très loin. Ainsi, j’ai été parrain de la dernière promotion des capitaines au long cours. Le mot seul est joli. Ce terme, comme latitude ou longitude, par exemple, vous emmènent ailleurs.Vous dites, en reprenant une citation de José Artur, qu’il y a « les radios qu’on entend et celles qu’on écoute ».Claude Villers. La tentation du « mieux-disant économique » est sur toutes les stations, y compris celles du service public. Et ça ne coûte rien d’avoir un type qui passe une pile de disques. Mais ce n’est pas la radio que j’aime entendre ou faire. J’aime la radio qui raconte. J’ai eu la chance de travailler pendant quarante ans à France-Inter, où je pouvais raconter des choses, où on pouvait aussi m’en raconter en retour. La tentation de tous les administrateurs, c’est évidemment de faire une radio avec le minimum d’argent. Le plus beau slogan de France-Inter a été : « Écoutez la différence ». Le jour où on n’entendra plus cette différence, ce sera fini. La Poste, la différence, c’est que quelque soit l’endroit où vous habitiez, en France, vous receviez vos lettres. Idem pour EDF, ou la SNCF. Pourquoi la radio ou la télévision échapperaient-elles à la pression de cette logique de privatisation ? Même si - certains pays, aujourd’hui, comme l’Angleterre, en reviennent ?Tout à l’heure, en arrivant à la gare, j’ai vu une affiche d’Action contre la faim, où l’on voit un Africain décharné. Il est écrit dessus : « Tu mangeras quand tu seras compétitif. » Et c’est de cela qu’il s’agit, dans notre monde, il faut que tout rapporte. Moi, d’ailleurs, je voudrais que l’armée soit rentable, on pourrait même mettre de la pub sur les chars !

Entretien réalisé par Caroline Constant

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